Plus de sport à l’école pour prévenir l’ostéoporose

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Rédigé par Estelle B. et publié le 2 décembre 2016

En France, 108 heures par an sont consacrées aux activités physiques et sportives, soit environ 3 heures par semaine. Ce temps est-il suffisant pour la santé osseuse des enfants ? Une étude suédoise apporte quelques réponses à cette question.
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Activité physique et santé osseuse

Les occasions ne manquent pas de nous rappeler les bienfaits du sport sur la santé. Qu’en est-il de ceux sur la santé osseuse ? De nombreuses études ont déjà mis en évidence l’importance de l’activité physique sur la longueur et le diamètre des os, deux paramètres importants de la santé osseuse. Les bénéfices de l’activité physique sur les os sont importants dès l’enfance, puis tout au long de la vie. Chez les personnes âgées, l’activité physique reste importante pour limiter la survenue et les conséquences de l’ostéoporose. L’activité physique pratiquée au cours de la croissance pourrait-elle justement nous préserver de l’ostéoporose ?
A savoir ! L’ostéoporose est une maladie des os, caractérisée par une diminution de la masse de l’os et une altération de la structure interne du tissu osseux. Les os deviennent plus fragiles et le risque de fractures s’accroît fortement. L’ostéoporose touche particulièrement les femmes après la ménopause ainsi que les personnes âgées.

Le sport bénéfique pour les os dès l’enfance

Une récente étude suédoise s’est intéressée aux effets à long terme de l’activité physique sur la santé osseuse chez des enfants avant la puberté. Plusieurs écoles ont été sélectionnées pour participer à l’étude :

  • Une école de 170 enfants (72 filles et 98 garçons) a bénéficié d’un programme d’éducation physique renforcé de 200 minutes par semaine, soit 40 minutes par jour de classe ;
  • Trois écoles (regroupant 44 filles et 47 garçons) ont suivi le programme standard d’éducation physique en Suède, à savoir 60 minutes par semaine.

Au début de l’étude, tous les enfants étaient âgés de 6 à 9 ans et ne présentaient pas de grandes différences de tailles ou de poids. Les activités physiques pratiquées étaient variées, divers jeux de ballon et de l’athlétisme (courses et sauts). L’étude, la plus longue de ce type à ce jour, s’est poursuivie sur 7 ans, avant d’effectuer des examens d’imagerie pour déterminer les caractéristiques de l’os du tibia (densité, masse et structure de l’os en différents endroits du tibia).
Après 7 ans, les filles ayant bénéficié du programme renforcé d’activité physique montrent une amélioration de l’ensemble des caractéristiques de l’os du tibia avec :

  • Une meilleure densité osseuse ;
  • Une plus grande force ;
  • Une structure et une organisation variable avec des adaptations en longueur et en épaisseur selon les différentes zones du tibia.

En revanche, ces résultats n’ont pas été observés chez les garçons.
De plus, la porosité et la minéralisation de l’os le long du tibia n’étaient pas impactées, chez les filles, comme chez les garçons.

Construire son capital osseux pour l’avenir

La différence entre les garçons et les filles dans cette étude paraît surprenante. Le programme d’activité physique renforcé ne semble avoir aucun effet sur la santé osseuse des garçons. Pour expliquer ce phénomène, les chercheurs émettent une hypothèse : avant la mise en place de l’étude, les garçons pratiquaient déjà beaucoup d’activités physiques, en moyenne 3 heures par semaine. Le renforcement des activités physiques à l’école ne pourrait donc avoir qu’une faible incidence sur leur santé osseuse.
Chez les filles, la pratique d’une activité physique modérée permet un renforcement plus ou moins prononcé de toutes les zones du tibia, sauf la partie basse. Ces résultats diffèrent de ceux observés chez les adolescents ou les athlètes de haut niveau, qui pratiquent exclusivement 1 ou 2 activités physiques. Dans ces populations très sportives, le renforcement du tibia est extrêmement localisé. Il semble donc que la diversité des activités physiques permette une meilleure santé osseuse globale et pas seulement en un endroit.
Alors, quelle est la dose optimale de sport au cours de la croissance pour bénéficier du meilleur capital osseux avant l’entrée dans l’âge adulte ? Il est encore impossible de répondre précisément à cette question. Toujours est-il que le sport est bénéfique, d’autant plus que la pratique d’un sport suscite souvent l’envie d’en pratiquer d’autres. Ainsi, les enfants du programme renforcé pratiquent entre 2 et 3 heures supplémentaires de sport par semaine par rapport au groupe témoin.
Selon les chercheurs, la durée de l’activité physique dans l’enfance constituerait un facteur prédictif de la structure et de la force des os. Les enfants pratiquant plus de sport auront un meilleur capital osseux à l’âge adulte, ce qui leur confère un avantage certain dans la prévention contre l’ostéoporose lorsqu’ils seront plus âgés.


Estelle B., Docteur en Pharmacie

Sources :
Fritz, J. et al. Influence of a School-based Physical Activity Intervention on Cortical Bone Mass Distribution: A 7-year Intervention Study. 2016. Calcif Tissue Int (2016) 99:443–453. DOI 10.1007/s00223-016-0174-y