Pour préparer la Journée Mondiale contre l’Ostéoporose qui aura lieu le 20 octobre 2017, la Société Française de Rhumatologie et le Groupe de Recherche et d’Information sur les Ostéoporoses (GRIO) ont actualisé les consignes de la prise en charge de l’ostéoporose pour les femmes à risque. Cette maladie atteint les os et entraîne un risque de fracture.
L’ostéoporose aujourd’hui
L’ostéoporose est une maladie des os qui concerne plutôt les sujets âgés, notamment les femmes. Elle entraîne une diminution de la masse osseuse et une altération de l’architecture du tissu osseux. De manière inquiétante, cette maladie est de plus en plus répandue.
Le risque de fractures est alors important et ces fractures peuvent être graves. De plus, un sujet déjà atteint d’une fracture est exposé à un risque majeur de récidive pendant 10 à 15 ans, surtout dans les 2 à 3 années qui suivent la fracture. Il existe aussi un risque opératoire quand la chirurgie est nécessaire, ainsi qu’un risque de handicap fonctionnel.
Les nouveaux critères d’instauration d’un traitement
Un traitement peut être proposé pour limiter le risque de fracture.
Quatre traitements de l’ostéoporose sont très utilisés aujourd’hui :
- L’acide zolédronique (Acalsta®, Zometa®…) : il agit sur l’os en inhibant sa destruction par des cellules appelées « ostéoclastes », qui sont responsables de la résorption osseuse.
- Le tériparitide (Forsteo®) : c’est une hormone qui stimule la formation des os en activant des cellules que l’on appelle « ostéoblastes ». Il augmente aussi l’absorption du calcium lors de la digestion.
- Le raloxifène (Optruma®, Evista®…) : ce médicament reproduit les effets protecteurs des œstrogènes sur l’os. Il diminue le risque de fractures vertébrales liées à l’ostéoporose, sans agir sur le sein et sur l’utérus, contrairement aux œstrogènes.
- Le dénosumab (Prolia®, Xgeva®) : il inhibe la formation, la fonction et la survie des ostéoclastes.
Avant de commencer un traitement contre l’ostéoporose, on mesure la Densité Minérale Osseuse (DMO) par un examen appelé « ostéodensitométrie ». Il permet de quantifier la perte osseuse par le « T-score. » Plus ce T-score diminue, entre -1 et -4, plus le risque de facture augmente.
A savoir ! La Densité Minérale Osseuse (DMO) correspond à la quantité de calcium dans un volume donné de matière osseuse. Cette mesure permet notamment d’évaluer le risque de fracture d’un os dans le cadre de maladies comme l’ostéoporose.
En fonction de cette DMO et des antécédents du patient, on détermine s’il faut ou non instaurer un traitement :
T score | Fracture grave (col du fémur, vertèbres, humérus, bassin) |
Fracture non grave | Absence de fracture |
-1 < T score | Avis d’un spécialiste | Pas de traitement | Pas de traitement |
-2 < T score < -1 | Traitement | Avis d’un spécialiste | Pas de traitement |
-3 < T score < -2 | Traitement | Traitement | Avis d’un spécialiste |
T score < -3 | Traitement | Traitement | Traitement |
- Si la patiente a déjà eu une fracture du col du fémur, on choisit l’acide zolédronique.
- Si le patient a déjà eu deux fractures des vertèbres, on choisit le tériparitide.
- Si la femme a moins de 65 ans et une ostéoporose qui nécessite un traitement, on choisit le raloxifène.
- Chez une femme de moins de 60 ans qui souffre de troubles secondaires à la ménopause (bouffées de chaleur, sécheresse vaginale,…) et d’une ostéoporose sans fracture sévère, on peut envisager un traitement hormonal pour corriger les symptômes désagréables.
- Si le T score est très faible, inférieur à -3, certaines thérapeutiques injectables peuvent être utilisées : acide zolédronique, dénosumab…
Des mesures complémentaires indispensables
Même si le traitement de l’ostéoporose est réellement efficace sur la stabilisation de la perte de densité osseuse, il doit être toujours associé à un apport en vitamines et en minéraux corrects.
Les apports quotidiens en calcium doivent être compris entre 1000 à 1200 mg chez les femmes. Ceci correspond à trois produits laitiers par jour. Certaines eaux minérales et certains légumes contiennent du calcium, mais il est moins bien assimilé que le calcium apporté par les produits laitiers.
Il existe aussi des produits disponibles en pharmacie qui contiennent du calcium, mais les médecins recommandent, dans la mesure du possible, de privilégier le calcium provenant des aliments. Vous pouvez évaluer votre apport alimentaire par un questionnaire simple et rapide présenté ici.
Dans tous les cas, les spécialistes n’ont pas montré que la supplémentation calcique seule, sans autre traitement, pouvait prévenir les fractures ostéoporotiques.
L’apport en vitamine D doit aussi être suffisant, car elle permet la formation de l’os.
Parfois, il est prescrit un dosage de la vitamine D dans le sang pour savoir si le sujet est carencé. D’après les nouvelles recommandations, les situations dans lesquelles le dosage est recommandé sont les suivantes :
- Ostéoporose ;
- Maladie favorisant l’ostéoporose ;
- Début d’un traitement anti-ostéoporotique ;
- Chutes à répétition ;
- Obésité stade III (indice de masse corporel) : 40 kg/m2.
Quand arrêter le traitement ?
Pour tous les patients, l’objectif est de corriger la perte de densité osseuse. Les spécialistes recommandent une interruption du traitement 3 à 5 ans après son initiation dans les cas suivants :
- Pas de fracture sous traitement ;
- Pas de nouveaux facteurs de risque d’ostéoporose :
- Pas de diminution significative de la DMO ;
- Chutes à répétition ;
- T score supérieur à -2,5 voire – 2.
Dans les autres cas, il est conseiller de consulter son médecin avant de prendre la décision d’arrêter le traitement.
– Bon usage du médicament – Les médicaments de l’ostéoporose. Haute autorité de santé (HAS). Juin 2014.
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