Selon l’INSERM, près de 40 % des femmes âgées de 65 ans sont concernées par l’ostéoporose, une maladie osseuse liée au vieillissement. Récemment, une étude s’est penchée sur le rôle du sommeil dans la perte osseuse, l’un des principaux mécanismes en œuvre dans l’ostéoporose. Les résultats viennent d’être publiés dans la revue scientifique Journal of Bone and Mineral Research.
Ostéoporose et durée du sommeil
L’ostéoporose est une maladie liée au vieillissement, qui se caractérise par une accélération pathologique du remodelage osseux. Les femmes ménopausées sont les plus concernées par cette maladie, dont l’évolution conduit à des fractures ostéoporotiques et trop souvent à une perte d’autonomie.
Si la ménopause est clairement identifiée comme un facteur de risque d’ostéoporose, les causes précises de cette maladie restent encore mal connues. Les études scientifiques cherchent donc à en savoir plus sur ses origines et ses facteurs de risque. Parmi l’une des pistes étudiées récemment, se trouve le sommeil, et notamment sa durée.
Un risque majoré d’ostéoporose avec moins de 5 heures de sommeil par nuit
Une récente étude s’est ainsi penchée sur le lien possible entre la durée du sommeil et la santé osseuse des femmes ménopausées. Les chercheurs ont analysé les données de 11 084 femmes ménopausées, âgées en moyenne de 63 ans.
Les résultats ont mis en évidence que les femmes, ayant déclaré dormir au maximum 5 heures chaque nuit, avaient une densité minérale osseuse plus faible que les femmes dormant 7 heures par nuit. La densité minérale osseuse était plus faible au niveau des 4 sites considérés dans l’étude :
- Le corps entier ;
- La hanche dans son intégralité ;
- Le col du fémur ;
- La colonne vertébrale.
Ces deux derniers sites étant les plus fréquemment concernés par les fractures ostéoporotiques.
Améliorer le sommeil pour limiter la perte osseuse
Après ajustement des données, les chercheurs ont conclu que les femmes dormant au maximum 5 heures par nuit avaient, par rapport aux femmes dormant 7 heures par nuit :
- Un risque majoré de 22 % de présenter une faible densité osseuse ;
- Un risque majoré de 63 % d’être atteinte d’une ostéoporose de la hanche.
Des résultats proches ont été retrouvés pour l’ostéoporose de la colonne vertébrale.
Deux heures de sommeil en moins chaque nuit seraient ainsi liées à une augmentation du risque d’ostéoporose, même si la significativité des résultats reste modeste.
De nouvelles études sont nécessaires pour évaluer l’impact de la durée du sommeil chez les femmes non ménopausées et préménopausées sur le développement ultérieur de l’ostéoporose. En fonction des résultats de ces études, des interventions ciblées sur l’amélioration du sommeil pourraient peut-être permettre de limiter la perte osseuse, en particulier chez les femmes à haut risque d’ostéoporose.
Estelle B., Docteur en Pharmacie