Chaque année, l’ostéoporose est responsable en France de près de 400 000 fractures, qui ont parfois des conséquences importantes sur l’autonomie et la qualité de vie des personnes touchées. Le statut en calcium et en vitamine D est capital pour limiter cette maladie osseuse liée au vieillissement. Un groupe de spécialistes français publie dans un récent article les aspects essentiels de la prescription de vitamine D chez les sujets à risque d’ostéoporose.
Ostéoporose et supplémentation vitamino-calcique
La supplémentation en calcium et en vitamine D fait partie des traitements préventifs de l’ostéoporose, chez les individus à risque d’ostéoporose et carencés en l’un ou l’autre de ces nutriments. Même si la supplémentation ne supprime pas le risque d’ostéoporose, elle permet de renforcer les os.
À savoir ! La référence nutritionnelle pour la population de la vitamine D est de 15 µg par jour pour les hommes et les femmes adultes. Les études montrent que les apports moyens des adultes ne sont en pratique que de 3,1 µg par jour.
L’intérêt de la vitamine D pour la santé osseuse est décrit par plusieurs études scientifiques. Le déficit ou carence en vitamine D réduit la minéralisation osseuse, tout en favorisant l’ostéomalacie et les douleurs musculaires diffuses. Une supplémentation adaptée en calcium et en vitamine D peut réduire les risques de fractures ostéoporotiques, à condition de respecter certaines conditions.
Une gamme de valeurs normales pour le taux sérique de vitamine D
D’après les études, la supplémentation en calcium et en vitamine D réduit en effet le risque de fractures non vertébrales chez les personnes âgées de 70 ans et plus, à condition que les apports soient au minimum de 20 µg et que les taux sériques de 25OH-vitamine D soient d’environ 30 ng par ml. De plus, ce taux sérique garantit une bonne efficacité des bisphosphonates.
Les spécialistes français de l’ostéoporose se positionnent en faveur d’une gamme de valeurs normales pour le taux sérique de 25OH-vitamine D, plutôt que d’établir une valeur cible pour l’hiver et une pour l’été. Si la carence en vitamine D est unanimement admise pour des taux inférieurs à 10 – 12 ng par ml, les experts ont des points de vue divergents sur la définition du déficit en vitamine D, qui doit prendre en compte le profil ostéoporotique éventuel du patient. Le taux sérique cible chez les sujets atteints d’ostéoporose ou à risque élevé d’ostéoporose doit être supérieur ou égal à 30 ng par ml. En-dessous, une supplémentation en calcium et en vitamine D doit être instaurée et surveillée.
Une administration quotidienne ou intermittente ?
En France, il existe plusieurs formes pharmaceutiques de suppléments en vitamine D. Pour les experts, deux règles doivent être respectées :
- L’administration intermittente avec la forme D3 de la vitamine D, plus intéressante que la forme D2 pour maintenir les taux sériques sur la durée ;
- L’absence de doses très élevées à intervalles très espacées chez les femmes âgées.
Le schéma de supplémentation le plus utilisé actuellement correspond à des doses de 80 000 ou 100 000 UI tous les 2 à 3 mois. Un délai plus court entre les doses serait plus bénéfique selon les experts. Ainsi, certains experts penchent encore en faveur d’une administration quotidienne de la vitamine D.
Calcium et vitamine D sont deux atouts de poids face à l’ostéoporose. Pourtant, la supplémentation n’est pas un traitement facile à mettre en place pour garantir une efficacité optimale.
Estelle B., Docteur en Pharmacie