Quelle prise en charge en 2022 ?

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Rédigé par Deborah L. et publié le 12 novembre 2022

Avec l’allongement de l’espérance de vie, l’ostéoporose et les fractures associées représentent un véritable enjeu de santé publique. Pourtant, la prise en charge de cette pathologie s’avère loin d’être suffisante. Zoom sur de nouvelles stratégies de prise en charge de l’ostéoporose qui pourraient permettre un diagnostic précoce et un traitement efficace.

Prise en charge de l’ostéoporose

Ostéoporose, une prise en charge insuffisante

L’ostéoporose désigne un processus naturel de vieillissement des os. Fragilisés et plus poreux, ils perdent en solidité, ce qui prédispose alors aux fractures. L’ostéoporose est asymptomatique et bien souvent, la perte osseuse n’est constatée qu’à la suite d’une fracture survenue au cours d’une chute. On estime que chaque année en France, les fractures ostéoporotiques concernent plus de 340 000 personnes de plus de 50 ans.

À savoir ! Les os de la hanche, des poignets et de la colonne vertébrale demeurent les plus touchés par l’ostéoporose.

Cependant, l’ostéoporose fait l’objet d’une prise en charge insuffisante. Plus de 75 % des patients n’ont en effet jamais bénéficié d’un dépistage ou d’un traitement anti-ostéoporotique ! Ces chiffres inquiétants sont confirmés par une récente étude intitulée « Fractos ». Menée sur 356 895 patients hospitalisés pour fractures ostéoporotiques sévères entre 2009 et 2014, cette étude a conclu que seuls 16,7 % des patients avaient reçu au moins un traitement anti-ostéoporotique pendant leur hospitalisation. Cette insuffisance de prise en charge de l’ostéoporose pourrait s’expliquer par une mauvaise observance de la part des patients dont beaucoup arrêtent d’eux-mêmes le traitement prescrit.

Avec l’allongement de l’espérance de vie, l’ostéoporose et les fractures associées représentent donc un véritable enjeu de santé publique. Dans ce contexte, le diagnostic et le traitement précoces de l’ostéoporose s’avèrent indispensables pour enrayer le nombre inquiétant de fractures enregistrées chaque année en France.

Vers un meilleur dépistage de l’ostéoporose

S’agissant du diagnostic de l’ostéoporose, une nouvelle stratégie de dépistage devrait prochainement voir le jour pour identifier les patients éligibles à un traitement. Elle consiste à coupler une technique d’intelligence artificielle à l’analyse d’une imagerie (scanner, radiographie) dans le but de mieux repérer les fractures et les densités minérales osseuses basses. Cette aide technique devrait permettre de mieux identifier les patients ostéoporotiques et de les diriger ensuite vers des filières de soins adaptées.

Vers une meilleure prise en charge de l’ostéoporose

Quant à la prise en charge de l’ostéoporose, elle repose avant tout sur des mesures hygiéno-diététiques avec une alimentation enrichie en lait, yaourt, fromages. D’un point de vue thérapeutique, le dénosumab fait l’objet de nouvelles modalités de prise en charge depuis fin janvier. Indiqué dans le traitement de l’ostéoporose post-ménopausique, cet anticorps monoclonal nécessite une ordonnance de médicament d’exception. Quant à la prescription initiale, elle est réservée aux spécialistes de la prise en charge de l’ostéoporose comme les rhumatologues, gynécologues, gériatres ou internistes. Attention à ne pas interrompre le traitement sans avis médical car un effet rebond pourrait générer un risque important de fractures vertébrales multiples spontanées.

À savoir ! Les indications remboursables du dénosumab restent inchangées, à savoir le traitement de l’ostéoporose post-ménopausique chez les patients à risque élevé de fracture uniquement en deuxième intention, en relais d’un traitement par bisphophonates.

Enfin, un nouveau traitement prometteur de l’ostéoporose est attendu en France : le romosozumab. Il s’agit d’un anticorps antisclérostine qui stimule la formation osseuse tout en diminuant la résorption osseuse. Son efficacité contre placebo, alendronate et tériparatide a été démontrée et il est autorisé chez les femmes de moins de 75  ans présentant une ostéoporose sévère, avec antécédents de fracture mais sans antécédent de coronopathie. Seul bémol, sa mise sur le marché français n’est pas encore effective en raison des négociations sur le prix de ce médicament !

À savoir ! Le romosozumab est un anticorps anti- sclérostine. La sclérostine est une protéine synthétisée par les cellules osseuses, qui inhibe la formation osseuse. Le traitement au romosozumab bloque l’activité de cette protéine et conduit ainsi rapidement à une nouvelle formation osseuse. Ce médicament s’administre en injections sous-cutanées mensuelles pendant un an puis doit être relayé par un traitement inhibiteur de la résorption osseuse.

Déborah L., Docteur en Pharmacie

Sources
– Ostéoporose : des pistes d’avenir. lequotidiendumedecin.fr. Consulté le 27 octobre 2022.
– Refracture and mortality following hospitalization for severe osteoporotic fractures: The Fractos Study. pubmed.ncbi.nlm.nih.gov. Consulté le 27 octobre 2022.