Diagnostic de l’ostéoporose


Recherche des facteurs de risqueLes douleursLes signes biologiquesLes signes radiologiquesLes signes densitométriquesFracture du poignet : signal d’alerte

Recherche des facteurs de risque

Facteurs de risque d’ostéoporose

  • antécédents familiaux ou personnels de fractures
  • ménopause précoce avant l’âge de 45 ans
  • tabagisme important
  • faible index de masse corporelle
  • abus d’alcool
  • antécédents de corticothérapie prolongée
  • immobilisation prolongée

Facteurs de risque de chute qui vont favoriser la survenue de fractures :

  • troubles de la vue
  • troubles psychomoteurs
  • difficultés à se lever d’une chaise
  • prise de médicaments psychotropes

Les douleurs

douleurs

L’ostéoporose non compliquée de fractures n’entraîne pas de symptôme : elle est dite asymptomatique.

La fracture vertébrale
Ces fractures surviennent à l’occasion de traumatismes mineurs (chute de sa hauteur) ou d’efforts modérés ou même de manière spontanée. Lors d’un épisode fracturaire vertébral compliquant une ostéoporose post-ménopausique, les douleurs siègent au niveau du rachis sans irradiation à caractère neurologique. Ces douleurs sont souvent très intenses, obligeant le malade à rester allongé pendant quelques jours à quelques semaines. Ces épisodes fracturaires peuvent parfois s’accompagner de troubles du transit intestinal. Toutefois, on estime que 60% des fractures vertébrales ostéoporotiques sont asymptomatiques (c’est-à-dire sans signe clinique). La diminution de taille des patients est alors un bon signe d’appel.
Au décours de la fracture vertébrale, les douleurs prennent une allure plus mécanique, dorsale ou lombaire, survenant lors de la mise en charge, de la marche, de la station debout, de la station assise ou des mouvements d’effort. Elles sont habituellement calmées par le repos. Elles rendent compte des troubles statiques secondaires aux déformations vertébrales.

Autres fractures
Des fractures touchant d’autres os que les vertèbres peuvent aussi survenir en cas d’ostéoporose. Typiquement, après un traumatisme minime ou spontanément, le patient se plaint de douleurs aiguës siégeant au niveau d’un segment osseux. En cas d’atteinte d’un segment osseux du membre inférieur ou du bassin, la douleur est renforcée à l’appui entraînant une impotence fonctionnelle de la marche. Dans d’autres atteintes, la douleur provoquée à la palpation d’un segment osseux (sacrum, sternum, côtes) peut orienter vers ce diagnostic.

Les signes biologiques

Le profil biologique chez les patients ayant une ostéoporose est normal. On retrouve parfois une augmentation de la calciurie (calcium dans les urines) le matin. La vitesse de sédimentation, marqueur d’inflammation peut être discrètement élevée comme au décours immédiat de toute fracture.

Un bilan biologique simple permet d’éliminer une fracture liée à une autre cause de déminéralisation. Lorsque le contexte est évocateur, ce bilan doit être complété par d’autres mesures, en particulier des dosages hormonaux, qui permettent d’établir le diagnostic d’ostéoporose secondaire, c’est-à-dire dépendante d’une autre maladie. Cette situation est fréquente chez l’homme chez qui près de 50 % des ostéoporoses sont secondaires.

Enfin, il existe maintenant des marqueurs très spécifiques de l’activité des cellules osseuses (ostéoblastes et ostéoclastes) que l’on peut doser dans le sang ou les urines.

Les signes radiologiques

Dans l’ostéoporose fracturaire post-ménopausique, il existe des déformations des corps vertébraux, épargnant le rachis cervical et dorsal haut.
Les fractures par insuffisance osseuse au niveau d’autres sites comme les côtes ou les métatarsiens ne sont habituellement pas visibles sur les clichés radiologiques standard à la phase aiguë. Le diagnostic positif de ces fractures peut être porté par la scintigraphie osseuse ou par d’autres techniques d’imagerie comme l’IRM. Après plusieurs jours, apparaît sur les clichés radiologiques standard une bande de condensation osseuse traduisant la formation d’un cal. Ce trait condensé est transversal par rapport aux travées osseuses.

En l’absence de fractures, l’ostéoporose est caractérisée par une hypertransparence osseuse et un amincissement cortical. Toutefois, cette hypertransparence n’est visible sur une radiographie simple que lorsque la perte osseuse est sévère (de l’ordre de 30 à 50 %). Elle ne constitue donc pas un signe utile pour le diagnostic précoce de l’ostéoporose. De plus, il existe de nombreux faux positifs d’hypertransparence osseuse liés au réglage des constantes radiographiques.

Les signes densitométriques

L’ostéodensitométrie permet de mesurer une densité minérale surfacique, exprimée en g/cm2, qui constitue un excellent reflet de la masse osseuse. Cette technique simple, allie une excellente reproductibilité et précision avec une quasi-innocuité puisque l’irradiation est inférieure à celle d’une radiographie pulmonaire. Les densités minérales osseuses (DMO) sont habituellement mesurées au rachis lombaire et au col fémoral. La principale limite de cet examen est liée aux artéfacts induits par l’arthrose vertébrale ou des calcifications vasculaires qui viennent se projeter sur la zone mesurée. Chez les sujets âgés, notamment après 75 ans, les mesures au niveau du rachis sont donc moins utilisées, alors que celles effectuées au niveau du col fémoral restent fiables.

Une femme est définie comme ostéoporotique si sa densité minérale osseuse (DMO) est située au minimum 2,5 écart-types en dessous de la DMO d’un groupe de sujets jeunes (20 – 30 ans) de même sexe (T-score).

Lorsque la mesure est répétée, par exemple pour le suivi d’un traitement, il est largement recommandé de la refaire avec le même appareil, au minimum sur un appareil de même marque.

Fracture du poignet : signal d’alerte

fracture

Les personnes se cassent le poignet à l’occasion d’un choc anodin ou d’une chute banale du haut de leur hauteur.
La fracture du poignet après 50 ans signe neuf fois sur dix le diagnostic précoce de l’ostéoporose. Elle précède de quinze ans les fractures de colonne vertébrale et de hanche, plus invalidantes.

Premier signal d’alarme, la fracture du poignet frappe souvent vers 60 ans, et peut être responsable dans certains cas de séquelles à type de fourmillements, douleurs, rhumatismes, syndrome du canal carpien, voire déformations.

Suivent généralement les fractures vertébrales (on parle souvent de «tassement de vertèbres»), responsables non seulement d’une diminution de taille et de la déformation de la colonne, mais aussi de douleurs – intenses ou chroniques – le long du rachis, de ballonnement du ventre…

La fracture du col du fémur survient en moyenne vers 80 ans. Les suites peuvent être dramatiques avec 20 à 25 % des cas décédant dans l’année qui suit et près de 50 % des cas présentant une perte de l’autonomie.

De manière générale, les suites d’une fracture ostéoporotique sont plus difficiles que celles d’une fracture traumatique survenue à l’âge adulte. On ne récupère pas d’une fracture ostéoporotique à 70 ans comme d’une fracture survenue dans une chute au ski à 20 ans.