L’ostéoporose est une maladie qui fragilise le squelette. Rendus plus vulnérables, les os peuvent se briser lors de traumatismes minimes. L’augmentation du nombre de fractures ostéoporotiques est essentiellement liée au vieillissement de la population, mais aussi à une prise en charge insuffisante des patients à risque.
377 000 fractures dues à l’ostéoporose
L’ostéoporose est loin d’être une maladie rare. On estime qu’environ 4 millions de Français sont concernés. À 65 ans, 39 % des femmes souffrent de cette maladie.
Cette pathologie est responsable chaque année en France de presque 400 000 fractures. Parmi elles, on décompte :
- 74 000 fractures du col du fémur ;
- 56 000 tassements de vertèbres ;
- 56 000 fractures du poignet ;
- 191 000 fractures des os restants (Côtes, tibia, fémur, humérus…).
En plus d’être douloureuses, ces fractures sont responsables de perte d’autonomie chez les plus âgés. Notamment en ce qui concerne la plus fréquente, celle de la hanche (ou col du fémur). Récemment, une équipe de l’hôpital de Lariboisière (Paris) s’est penchée plus spécifiquement sur l’évolution du nombre total de cette fracture.
Focus sur les fractures de la hanche
Les chercheurs ont étudié le nombre de cas de fractures de la hanche (ou col du fémur) chez les patients de plus de 60 ans entre 2002 et 2013.
Ils ont pu constater :
- Entre 2002 et 2012, une augmentation globale du nombre de fractures, mais moins importante que ce qui était attendu au regard de l’accroissement du nombre de patients âgés ;
- À partir de 2012, un échappement de la situation, avec un nombre de fractures de la hanche qui rejoint celui qui était attendu étant donné le vieillissement de la population.
Les résultats de cette enquête sur la fracture de la hanche sont en accord avec l’évolution du nombre annuel de fractures ostéoporotiques. Leur nombre est en effet en augmentation de 5 % par an. Parallèlement, le nombre d’ostéodensitométries (technique permettant de diagnostiquer l’ostéoporose) pratiquées chute lui de 5 % chaque année.
Les médecins de Lariboisière attribuent ce mauvais résultat à des facteurs tels que la croyance (aussi bien du côté des patients que des médecins) que la perte osseuse est un processus naturel de vieillissement ne nécessitant pas de prise en charge particulière ou encore une défiance accrue envers les traitements.
Mais manger des yaourts ne suffit pas à combattre l’ostéoporose ! Utilisés à bon escient, les médicaments pour lutter contre la déminéralisation osseuse ont un rapport bénéfice/risque tout à fait favorable, rappelle le Pr Bernard Cortet, rhumatologue au CHU de Lille. De même, un diagnostic et une prise en charge précoce du patient souffrant d’ostéoporose peuvent éviter bien des drames futurs…
Isabelle V., Journaliste scientifique
– Ostéoporose : Quand les os perdent en densité – inserm. Consulté le 29 janvier 2018.
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