Des chercheurs ont réussi à guérir des fractures très importantes du fémur grâce à un os synthétique : la combinaison d’un substitut osseux synthétique et de médicaments. L’étude menée sur des rats pourrait être bientôt transposée à l’homme.
Traitements actuels de l’ostéoporose
Le traitement de l’ostéoporose inclut :
- Des mesures hygiéno-diététiques pour assurer un apport en vitamine D et en calcium suffisant, l’arrêt du tabac et la pratique d’une activité physique ;
- Des médicaments permettant de freiner la destruction de l’os comme les biphosphonates. Ils bloquent les ostéoclastes, les cellules responsables de la dégradation de l’os ;
- Des médicaments permettant de stimuler la formation d’os comme le tériparatide.
Le traitement de l’ostéoporose est un traitement long qui nécessite d’être suivi sans interruption.
Injecter de l’os synthétique pour combler une fracture
Une équipe de recherche européenne a mis au point une nouvelle combinaison de traitement pour régénérer l’os en cas de fracture sévère, que le corps ne peut naturellement réparer après immobilisation (plâtre, plaques, clous). Cette combinaison comprend :
- un matériau céramique artificiel composé de sulfate de calcium et d’hydroxyapatite ;
- une protéine osseuse active stimulant la formation d’os (rhBMP-2) ;
- un biphosphonate.
Ainsi mélangé, le biomatériau permet de délivrer à long terme les cellules formant de l’os et le biphosphonate. Il agit à la fois comme un transporteur et un activateur des deux médicaments. Grâce à cette association, les chercheurs ont réussi à guérir rapidement des fractures très étendues du fémur chez le rat. Il est prévu que des tests soient bientôt effectués chez des patients.
Une alternative aux greffes osseuses
La greffe osseuse est une opération chirurgicale lors de laquelle un fragment d’os sein est implanté au niveau d’une fracture osseuse dans le but de combler la lésion et de stimuler la régénération de l’os. En effet, les ostéoblastes, cellules permettant la formation de tissu osseux, se situent dans la moëlle osseuse, au centre des os. Le fragment d’os peut provenir du patient lui-même, il s’agit d’une autogreffe, ou d’un donneur, on parle alors d’allogreffe.
Cependant, le risque d’infection et la difficulté à trouver un fragment d’os compatible rendent l’opération difficile. Pouvoir substituer la greffe osseuse par une combinaison d’os synthétique et de médicaments mise au point dans cette étude représente donc un réel intérêt thérapeutique dans les pathologies osseuses, comme l’ostéoporose, mais pas uniquement.
Sarah G., Attachée scientifique
