L’ostéoporose touche une proportion importante des personnes de plus de 60 ans, en particulier les femmes après la ménopause. Cette pathologie osseuse liée au vieillissement n’est pas à prendre à la légère, puisqu’elle est responsable chaque année de plusieurs dizaines de milliers de fractures. Aujourd’hui, la prise en charge de l’ostéoporose tend à régresser, selon deux experts qui ont récemment tiré la sonnette d’alarme dans un article paru dans la revue scientifique The Lancet Rhumatology.
Les traitements de l’ostéoporose
La prise en charge de l’ostéoporose s’appuie sur différents médicaments :
- Les biphosphonates ;
- Le raloxifène ;
- Le ranélate de strontium ;
- Le tériparatide ;
- Le dénosumab.
L’instauration d’un traitement médicamenteux et le choix des médicaments reposent sur différents critères d’évaluation, qui prennent en compte :
- L’importance de la déminéralisation osseuse ;
- Le risque de fracture ostéoporotique ;
- Les risques liés aux effets secondaires des médicaments.
Une insuffisance de prise en charge
Récemment, deux spécialistes ont alerté la communauté scientifique et médicale sur une crise possible dans la prise en charge de l’ostéoporose. Malgré les progrès diagnostiques et thérapeutiques, la prise en charge de cette maladie se heurte à deux écueils :
- Un vieillissement de la population concernée ;
- Une utilisation adéquate des médicaments disponibles.
Dans plusieurs pays, les prescriptions de médicaments contre l’ostéoporose régressent, pour plusieurs raisons selon les experts :
- Un remboursement insuffisant des tests diagnostiques ;
- Une formation insuffisante des professionnels de santé sur l’ostéoporose ;
- Une crainte exagérée des effets secondaires des médicaments.
Des conséquences parfois graves sur l’autonomie et la qualité de vie
Trop souvent, l’ostéoporose est décrite comme une conséquence naturelle et inévitable du vieillissement et non comme une pathologie à part entière. Alors qu’une prise en charge préventive est possible, les conséquences des fractures ostéoporotiques sont encore sous-estimées. Pourtant, les fractures de la hanche réduisent considérablement la mobilité et augmentent le risque de décès. Les fractures vertébrales peuvent gravement nuire à l’autonomie des patients.
Les deux experts soulignent l’importance de :
- Détecter le plus précocement possible l’ostéoporose, afin de mettre en place une prévention adaptée ;
- Prescrire les médicaments adaptés à chaque profil de patient pour réduire le risque de fracture ;
- Considérer comme prioritaire la prise en charge de l’ostéoporose et des fractures ostéoporotiques.
La prise en charge de l’ostéoporose constitue un élément capital pour préserver la santé et la qualité de vie des séniors.
Estelle B., Docteur en Pharmacie
– The crisis of inadequate treatment in osteoporosis. THE LANCET. Consulté le 4 avril 2020.