Les traitements de l’ostéoporose, efficaces dans la vraie vie ?

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Rédigé par Estelle B. et publié le 3 janvier 2022

Chaque année en France, l’ostéoporose est responsable d’environ 400 000 fractures, les femmes étant généralement plus touchées que les hommes par cette maladie. Alors qu’un dépistage et des traitements existent pour lutter contre cette maladie de déminéralisation osseuse, quelle est la véritable efficacité des traitements ? Récemment, des chercheurs français ont mené l’enquête des traitements de l’ostéoporose en conditions réelles.

traitements de l’ostéoporose

Médicaments et traitements de l’ostéoporose

Actuellement, plusieurs médicaments sont disponibles contre l’ostéoporose, avec pour principal objectif de limiter la perte osseuse et ainsi de réduire le risque de fractures ostéoporotiques :

  • Les bisphosphonates ;
  • Le raloxifène ;
  • Le dénosumab ;
  • Le tériparatide.

Les traitements hormonaux de la ménopause contribuent également à réduire la perte osseuse liée à l’ostéoporose chez les femmes. Ces médicaments sont prescrits en fonction de plusieurs critères :

  • Le mode d’action du médicament ;
  • Le risque de fracture, notamment en se basant sur les antécédents de fracture ;
  • L’âge et le sexe du patient ;
  • Les facteurs de risque et comorbidités du patient.

Tous ces médicaments ont fait l’objet d’essais cliniques contrôlés, randomisés et contre placebo afin d’évaluer leur efficacité et leur tolérance. Mais quelle est leur véritable efficacité dans les conditions de vie réelles ?

Une étude de cohorte en conditions réelles

Peu d’études ont déterminé l’efficacité des médicaments contre l’ostéoporose dans la vraie vie. Récemment, des chercheurs français ont mené une étude de cohorte sur 200 496 femmes, toutes atteintes d’ostéoporose, âgée d’au moins 55 ans et traitées pendant au moins 6 mois avec l’un des médicaments suivants :

  • Le dénosumab ;
  • L’acide zolédronique (un bisphosphonate) ;
  • Des bisphosphonates oraux ;
  • Le tériparatide ;
  • Le raloxifène ;
  • Un traitement hormonal de substitution (THS) de la ménopause.

Cette étude s’est déroulée entre 2014 et 2016, avec un suivi des femmes pendant une période minimale de deux années. Le principal critère de suivi était le risque de fracture, comparé entre la période trimestrielle ayant précédé l’instauration du traitement anti-ostéoporotique et les suivis après l’instauration du traitement à 12, 18 et 24 mois.

Le dénosumab, efficace contre toutes les fractures

Sur l’ensemble des patientes incluses dans l’étude, le risque de fracture initial était variable selon le traitement anti-ostéoporotique instauré. Il se révélait maximal chez les patientes traitées par l’acide zolédronique, avec une forte incidence des fractures de la hanche, ou le tériparatide, avec une incidence élevée des fractures vertébrales. Les femmes traitées avec un THS présentaient en revanche un risque de fracture minimal.

Au cours des mois de suivi de l’étude, le risque de fracture vertébrale avec hospitalisation était significativement réduit avec trois types de traitements :

  • Le dénosumab, souvent utilisé en seconde intention après un autre traitement anti-ostéoporotique ;
  • Le tériparatide ;
  • Les bisphosphonates oraux.

En revanche, l’efficacité des traitements sur le risque de fracture de la hanche était variable selon les médicaments, augmenté avec les bisphosphonates oraux, mais diminué avec le dénosumab. Pour les fractures périphériques, seul le dénosumab se révélait significativement efficace.

Ces nouvelles données dévoilent l’efficacité des traitements contre l’ostéoporose sur le risque de fractures dans la vraie vie. Le seul médicament qui réduit significativement les risques de tout type de fracture est le dénosumab, les autres médicaments affichant un résultat variable.

Estelle B., Docteur en Pharmacie

Sources
– Efficacité en vie réelle des traitements de l’ostéoporose sur le risque de fracture : une étude de cohorte en population française. sciencedirect.com. Consulté le 27 décembre 2021.